Nos mémoires, nos récits

Après le repli imposé par la situation, la reprise nécessaire à la production ! Tout est prêt pour que l'on « sorte » de la crise et qu'on laisse les histoires de nos récents enfermements aux vestiaires de nos foyers enfin quittés. Nous sommes cependant plusieurs à nous être apprêté·e·s bien différemment. Ces derniers mois, certain.e.s se sont plutôt préparé·e·s à rendre impossible l'oubli : ils et elles ont fait trace et archive immédiate de ce « présent d'exception ». Ils et elles ont travaillé à la constitution d'autres mémoires à transmettre aux enfants (mémoire de ces nouvelles présences qui ont le nom des arbres, mémoire des gestes d'attention et des actes de solidarité) ainsi qu'à la création de nouvelles formes de transmission. Quand l'école ne se passe plus dans les classes mais dans les maisons, les jardins ou encore les forêts quelles nouvelles histoires peuvent se raconter ? Comment peuvent-elles pluraliser du dedans la monolithique Histoire que l'Institution continue d'enseigner malgré les visages, les noms et les formes de vivants qui n'y ont toujours pas accès ni visibilité ?